Quand Jésus adresse une apocalypse à ses disciples!

Quand Jésus adresse une apocalypse à ses disciples!

1-4.
Un des disciples dit à Jésus : « Maître, regarde [le Temple]: quelles pierres, quelles constructions ! » Jésus lui dit : « Tu vois ces grandes constructions ! Il ne restera pas pierre sur pierre ; tout sera détruit. »
Comme il était assis au mont des Oliviers en face du temple, Pierre, Jacques, Jean et André, à l’écart, lui demandaient : « Dis-nous quand cela arrivera et quel sera le signe que tout cela va finir. »
5-13.
Jésus se mit à leur dire : « Prenez garde que personne ne vous égare. Beaucoup viendront en prenant mon nom ; ils diront : “C’est moi”, et ils égareront bien des gens.
Quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerres, ne vous alarmez pas : il faut que cela arrive, mais ce ne sera pas encore la fin.
On se dressera en effet nation contre nation, et royaume contre royaume ; il y aura en divers endroits des tremblements de terre, il y aura des famines ; ce sera le commencement des douleurs de l’enfantement.
On vous livrera aux tribunaux et aux synagogues, vous serez roués de coups, vous comparaîtrez devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : ils auront là un témoignage. Car il faut d’abord que l’Evangile soit proclamé à toutes les nations.
Quand on vous conduira pour vous livrer, ne soyez pas inquiets à l’avance de ce que vous direz ; mais ce qui vous sera donné à cette heure-là, dites-le ; car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint.
Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront condamner à mort.
Vous serez haïs de tous à cause de mon nom. Mais celui qui tiendra jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé
14-23.
« Quand vous verrez l’Abominable Dévastateur (l’abomination de la désolation) installé là où il ne faut pas – que le lecteur comprenne ! –, alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils fuient dans les montagnes ; celui qui sera sur la terrasse, qu’il ne descende pas, qu’il n’entre pas dans sa maison pour en emporter quelque chose ; celui qui sera au champ, qu’il ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau ! Malheureuses celles qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que cela n’arrive pas en hiver. Car ces jours-là seront des jours de détresse comme il n’y en a pas eu de pareille depuis le commencement du monde que Dieu a créé jusqu’à maintenant, et comme il n’y en aura plus. Et si le Seigneur n’avait pas abrégé ces jours, personne n’aurait la vie sauve ; mais à cause des élus, qu’il a choisis, il a abrégé ces jours.
Alors, si quelqu’un vous dit : “Vois, le Messie est ici ! Vois, il est là !”, ne le croyez pas. De faux messies et de faux prophètes se lèveront et feront des signes et des prodiges pour égarer, si possible, même les élus.
Vous donc, prenez garde, je vous ai prévenus de tout.
« Mais en ces jours-là, après cette détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne brillera plus, les étoiles se mettront à tomber du ciel et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l’homme venir, entouré de nuées, dans la plénitude de la puissance et dans la gloire. Alors il enverra les anges et, des quatre vents, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel, il rassemblera ses élus.

24-32.
« Comprenez cette comparaison empruntée au figuier : dès que ses rameaux deviennent tendres et que poussent ses feuilles, vous reconnaissez que l’été est proche.
De même, vous aussi, quand vous verrez cela arriver, sachez que le Fils de l’homme est proche, qu’il est à vos portes.
En vérité, je vous le déclare, cette génération ne passera pas que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Mais ce jour ou cette heure, nul ne les connaît, ni les anges du ciel, ni le Fils, personne sinon le Père.
33-37.
« Prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme qui part en voyage : il a laissé sa maison, confié à ses serviteurs l’autorité, à chacun sa tâche, et il a donné au portier l’ordre de veiller.
Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison va venir, le soir ou au milieu de la nuit, au chant du coq ou le matin, de peur qu’il n’arrive à l’improviste (tout à coup) et ne vous trouve en train de dormir.
Ce que je vous dis, je le dis à tous : veillez. » Marc 13

Ce texte est l’adaptation d’un message apporté dans le cadre d’un culte, pour une lecture. Vu la longueur du texte biblique abordé, il n’était pas possible d’en épuiser toute la richesse, compte-tenu du temps imparti pour un message cultuel. Dans un premier temps, nous procèderons à un survol du chapitre 13, ensuite, nous ferons un arrêt sur texte, et plus particulièrement sur les deux verbes répétés plusieurs fois, par Jésus : prendre garde et veiller ! Ce chapitre est aussi particulier, car le centre de ce long discours de Jésus, est une apocalypse.

Après cette lecture, une première question se pose !

Qu’est-ce qu’un écrit apocalyptique, une parole apocalyptique, une représentation théâtrale ou cinématographique apocalyptique? Ce sont des formes d’expressions qui relèvent du thème de l’apocalypse, et, habitées par des descriptions catastrophiques.
Le mot apocalypse dérive du grec : « apokálupsis », il signifie : dévoilement, révélation !
L’apocalypse biblique retient le sens de révélation, et est une parole de Dieu, souvent exprimée dans un style prophétique, qui révèle des faits à venir, destinée en première adresse à des hommes et des femmes qui mettent leur foi en Lui.
Le but d’une telle parole révélée n’est pas tant l’annonce de moments difficiles : oppressions, persécutions, difficultés de se réunir et de vivre librement sa foi, mais plutôt de soutenir tout disciple vivant ces difficultés, en lui assurant la présence de Dieu à ses côtés, en tout temps et tout lieu. Cette réalité, Paul l’écrira à l’église de Corinthe:

« Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces… [Et], il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter. » 1 Cor.10 :13.

Pourquoi, cette littérature est souvent écrite en des mots obscurs?

Ces auteurs ont utilisé une écriture hermétique, parce qu’ils devaient apporter une parole de Dieu, dans des temps où celle-ci était proscrite. Dès lors, ils utiliseront des codes, des images, des symboles, afin de la transmettre aux communautés chrétiennes, sans devoir en affronter le danger.
Ces fidèles étaient les seuls à pouvoir comprendre le sens de ces messages, vu qu’ils possédaient les clés de lecture.

On peut donc définir les écrits bibliques apocalyptiques, comme des écrits qui disent Dieu à mots couverts quand il est n’est pas possible de le dire à mots ouverts!

Comment lire ces écrits, aujourd’hui et pourquoi les lire ?

Lorsqu’on les lit aujourd’hui, on doit d’abord réaliser que de nombreuses révélations se sont déjà accomplies et que certaines parties du texte nous resteront obscures, faute d’avoir perdu certaines clés du code.
Si on mettait ces textes de côté, on perdrait une partie de la Parole de Dieu.

« Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour réfuter, pour redresser, pour éduquer dans la justice… » 2 Timothée 3 :16-17.

Si certains passages de ces textes, nous restent obscurs, ils contiennent néanmoins, un fil rouge qui les traverse, qui nous dit que nul ne peut nous ravir de la main du Père et que Jésus-Christ a vaincu le Mal définitivement!
Pour lire ces écrits, il importe aussi, de ne pas tenter de les décrypter à tout prix, au risque de nous égarer dans des explications parfois « tirées par les cheveux ».
De même, nous ne devons pas nous attacher à l’ultime sens littéral du mot, mais de rechercher surtout le sens et le souffle qui habitent celui-ci!

Le survol du chapitre 13.

Ce discours de Jésus, peut être divisé en 3 parties.

  1. Une prophétie sur la fin du Temple
  2. Un discours apocalyptique
  3. Une parénèse, c’et-à-dire une exhortation, sous la forme de deux paraboles.

1° Une prophétie sur la fin du Temple.

Jésus annonce la destruction du temple à quatre de ses principaux disciples. Et, ceux-ci lui posent la question: « Quand cela arrivera- t-il? » et non: « Pourquoi cette destruction? » Pourtant, ce qui était important dans la prophétie de Jésus, c’était de trouver le sens de la destruction du Temple! D’ailleurs, Jésus ne répond pas à leur question : « Quand ? », car, il ne connaît pas la réponse, et le confirmera d’ailleurs au verset 32:

Mais ce jour ou cette heure, nul ne les connaît, ni les anges du ciel, ni le Fils, personne sinon le Père.

Jésus ne se préoccupe pas du quand, car il a une pleine confiance dans Son Père. Sa réponse est une invitation pour tout disciple, à « Avoir confiance dans le Père! »

Le Temple.

Le Temple va bientôt être détruit, car il n’aura bientôt plus de fonction.
S’il a été longtemps le lieu de la réconciliation entre l’être humain et Dieu, par l’accomplissement d’un geste rituel, l’offrande d’un sacrifice régulièrement renouvelé, le temps des sacrifices va se terminer en Jésus-Christ.
S’il a été longtemps le lieu suprême de l’adoration, le temps est venu, où chacun pourra adorer Dieu en tout lieu !
Dès lors, annoncer la destruction du Temple, c’est annoncer un autre mode de relation entre l’humain et Dieu et ce, à travers le scellement d’une nouvelle alliance par la personne de Jésus-Christ, qui devient le seul chemin vers le Père!

2° Le discours apocalyptique.

Pourquoi Jésus va utiliser un discours apocalyptique pour répondre à ses disciples?
Resituons le texte, nous sommes à la fin du ministère de Jésus et, manifestement les disciples n’ont pas compris que la mission terrestre de leur Maître va se terminer.
Jésus se trouve avec les quatre disciples qui deviendront les piliers principaux de la première église. Ce sont des juifs, ils sont pieux et empreints de la culture de l’A.T. .
De par la fréquentation de la synagogue, ils connaissent l’essentiel des prophéties, dont, celles du prophète Daniel, exprimées sous la forme d’une apocalypse. En utilisant ce même discours de type apocalyptique, Jésus sait qu’il va les rejoindre dans ses explications, et répondre à leur peur de l’avenir.
Notons, qu’à cette époque les langages apocalyptiques étaient courants, car c’était des discours de crise, or, les temps étaient difficiles et ce depuis plusieurs siècles d’occupation et d’oppression de la Palestine.
Jésus leur révèle l’essentiel : l’inutilité de rechercher le jour et la date de ces événements terribles, car cela ne présente aucun intérêt pour le disciple!
Et, pour ce faire, Jésus va se livrer à un jeu théologique, en deux temps.

Le premier temps s’inscrit dans les versets 5 à 13 qui sont la description d’une série de catastrophes naturelles, de guerres, de persécutions, l’émergence de faux messies, de faux prophètes. A travers l’annonce de ces événements, Jésus en appelle à leur raison! Car, à y réfléchir, ces faits, ces événements ont toujours existé. Et, pour conclure, Jésus leur précise que ces événements n’indiquent en rien la fin! Mais, de cette description bien sombre, il y a une leçon à en tirer.
Celle de ne pas courir derrière n’importe quel pseudo-messie…
Celle de ne pas croire à chaque instant que la fin des temps est là…
Adopter une telle attitude, c’est contracter une maladie spirituelle : « La fièvre eschatologique » ou « La fièvre de la fin des temps ».
La fièvre eschatologique ne doit pas être confondue avec l’attente de la parousie, le second retour du Seigneur, qui se doit d’être vécu dans une attente pleinement confiante et sereine.
Jésus, à travers cette description peu encourageante, va les conforter en leur annonçant qu’ils ne seront jamais seuls, car l’Esprit Saint sera toujours à leurs côtés, quelque soient la dureté de ces temps.

Le second temps s’inscrit dans les versets 14 à 27 qui sont des paroles de Jésus sortant de notre entendement culturel, mais compréhensibles, pour ces disciples issus de cette culture juive et religieuse.
Jésus fait référence à l’Abominable Dévastateur OU l’abomination de la désolation.

Ces paroles sont un rappel du livre de Daniel.

« Depuis le temps où le sacrifice constant sera supprimé, pour que soit établie l’horreur dévastatrice. » Daniel 12, 11.

Quelle explication donner à cette reprise de la prophétie de Daniel, par Jésus?

Une première explication est de lier cette annonce, à la profanation du temple par l’érection de statues, par l’exercice de cultes païens. Ces événements se sont plusieurs fois répétés dans le lointain et proche passé, dont celui, des lecteurs de Marc. On peut aussi, établir un lien avec la parole prophétique de Jésus, du début de ce chapitre 13, car le Temple connaîtra sa fin et sa profanation par les troupes romaines en 70.
Une seconde interprétation, c’est de penser à un être qui prendra la place du Christ, un anti-christ ! Dans notre histoire passée et future, plusieurs personnages occupèrent une telle place, et il y aura encore des successeurs.
D’ailleurs, Marc semble incertain en laissant ses lecteurs faire leur opinion: « Que le lecteur comprenne ».

Dans la seconde série des versets de ce deuxième temps, Jésus annonce la fin de notre univers !

Mais en ces jours-là, après cette détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne brillera plus, les étoiles se mettront à tomber du ciel…

Jésus utilise là, les paroles d’Isaïe.

« Car les étoiles du ciel et leurs constellations ne feront plus briller leur lumière, le soleil s’obscurcira dès son lever, et la lune ne fera plus luire sa lumière. » Isaïe 13, 10.

La fin du monde, prophétisée par Isaïe et par Jésus, nous donne un récit inverse de celui de la Genèse.

« Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour de la nuit… et qu’ils servent de luminaires au firmament du ciel pour illuminer la terre. » Il en fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le grand luminaire pour présider au jour, le petit pour présider à la nuit, et les étoiles. » Genèse 1, 14-15.

Le récit de Genèse nous dit une mise en ordre du chaos originel, appelé « tohu- bohu », la création.
La prophétie de la fin du monde d’Isaïe, reprise par Jésus, dit un retour au chaos initial, une dé-création! Mais, au-delà de cette seconde description catastrophique, Jésus conforte à nouveau tout disciple, en donnant deux paroles d’espérance et de compassion.
La première dit que ces jours terribles seront abrégés par Dieu, à cause de ses élus.
La seconde annonce la venue en gloire du Fils de l’homme sur les nuées, la parousie.

A travers ce long texte prophétique, Jésus nous rappelle que Dieu peut infléchir la finalité première des prophéties, car il en est le maître. Jésus nous informe qu’il est celui, par qui la grâce surgit, pour le bénéfice de tout homme et de toute femme.
Peu importe, alors, l’abomination de la désolation, peu importe ces temps de la fin, Jésus-Christ va revenir un jour rassembler ses élus !

Un interlude…

En vérité, je vous le déclare, cette génération ne passera pas que tout cela n’arrive.

Cette parole relève du mystère, pour l’ensemble des commentateurs. Il est certes évident que la concrétisation de ce verset ne s’est pas accomplie, car, nous en sommes les témoins 21 siècles plus tard. Ce verset nous invite peut-être à réfléchir sur la réalité qui frappe chaque génération, à savoir le temps limité de toute vie humaine, et, que dès lors, il est important de prendre cette parole de Jésus comme un avertissement, car, nul ne connaît ni le jour, ni l’heure de la fin de son séjour ici-bas!

3° L’exhortation finale…les deux paraboles !

La parabole du bon figuier!

Le message de la parabole du figuier du chapitre 13, est l’opposé de celui de la parabole du figuier du chapitre 11. Ce premier figuier peut être qualifié de bon, car, il assume sa fonction d’être le signe annonciateur du second retour de Jésus, alors que l’autre, déclaré stérile, n’a pas accompli sa mission: porter le fruit espéré!

La parabole du maître parti en voyage.

Un maître, parti en voyage, confie la garde de sa maison à ses serviteurs et il les invite à veiller, car il ne fixe pas le moment de son retour. Ce sera peut-être le soir, peut-être au milieu de la nuit, peut-être au chant du coq, peut-être le matin…Dès lors, il importe que ces derniers veillent, de peur d’être trouvés endormis.

L’exhortation finale s’inscrit dans deux verbes répétés.

Quel message Jésus a t’il voulu nous laisser? Celui d’adopter la bonne attitude : « Prendre garde et veiller » !
Jésus répète plusieurs fois ces deux verbes, en les conjuguant dans un temps précis, celui de l’impératif !
Jésus ne nous conseille pas, de « prendre garde et veiller », il nous ordonne de le faire!
La bonne attitude c’est obtempérer à ces deux ordres : « prendre garde et veiller ».

PRENEZ GARDE…

Nous devons prendre garde de ne pas courir à la suite de tout vent de doctrine, de ne pas suivre n’importe quel leader spirituel, se déclarant messie, ou prophète.
Nous devons prendre garde à ne pas nous laisser éblouir par des signes et des miracles qui seraient les seuls points d’ancrage de notre foi. Le corollaire de ces deux mises en garde, c’est aussi de prendre garde à ne pas adhérer à certaines interprétations de la Parole qui n’auraient aucune assise en celle-ci, en devenant des béréens.

« A leur arrivée, [à Bérée], ils se rendirent à la synagogue des Juifs. Ceux-ci avaient de meilleurs sentiments que ceux de Thessalonique ; ils accueillirent la Parole avec beaucoup d’ardeur, et chaque jour, ils examinaient les Ecritures pour voir s’il en était bien ainsi. » Actes 17,10-11.

VEILLEZ…

Marc, dans les quatre insertions, traduites par « veiller », utilise deux verbes grecs différents, l’un exprime « le non-sommeil », et l’autre, « garder les yeux ouverts ».

Veiller, c’est-à-dire : ne pas être en sommeil, c’est ne pas se laisser porter par le monde qui nous entoure, en lâchant toute prise. C’est ne pas baisser sa garde, en vivant sans réfléchir, selon l’air du temps, en acceptant entre autres, toutes les évolutions d’ordre éthique, sous prétexte de se plier à la modernité!

Veiller, c’est-à-dire : garder les yeux ouverts, c’est ouvrir nos yeux sur le monde, en devenant un veilleur. Car, si nous ne sommes pas du monde, notre vocation est d’être dans le monde. Et, comment y exercer notre qualité de sel de la terre, si nous ne nous mêlons pas au monde, afin de lui donner la saveur du message du Christ !
Rester dans notre ghetto ecclésial, n’est acceptable que pour le temps d’une pause ou d’un resourcement. Nous nous devons donc d’être dans le monde, car il nous a été confié.

« Fils d’homme, parle aux gens de ton peuple et dis-leur: « Je fais venir l’épée, contre votre pays. Les gens de ce pays prennent parmi eux un homme et l’établissent comme guetteur. Cet homme voit venir l’épée contre le pays ; il sonne du cor et avertit le peuple…
C’est donc toi, fils d’homme, que j’ai établi guetteur; tu écouteras la parole qui sort de ma bouche et tu les avertiras de ma part. » Ezéchiel 33, 2-7. (extraits.)

Ezéchiel nous invite à être des veilleurs, à souffler dans un cor pour avertir le monde d’un danger.
Veiller, c’est aussi, attendre avec foi, avec confiance, dans le service, le second retour du Seigneur, la parousie. Mais, une telle attente, ne doit pas nous faire entrer dans cette fièvre de la fin des temps, chaque fois qu’une partie du monde se met à éternuer!