Les ministères féminins dans l’Église – Approche exégétique

Les ministères féminins dans l’Église – Approche exégétique

LES MINISTERES FEMININS

Approche exégétique

Conférence/débat – EGLISE PROTESTANTE EVANGELIQUE D’OHAIN – 28  janvier 2014 – Claude Vilain

 

INTRODUCTION

Nous touchons ici au cœur même de notre débat : quelle place accorder aux sœurs dans l’exercice d’un ministère public ?

Nous avons indiqué l’attitude étonnante du Christ qui aborde les femmes avec une totale liberté, sans aucun préjugé. Une attitude qui choquera ses contemporains et suscitera l’étonnement de ses disciples.

Le livre des Actes nous montre des femmes largement engagées dans l’œuvre missionnaire et l’implantation des jeunes Eglises. L’apôtre Paul ne manquera pas, à plusieurs reprises, de leur manifester sa reconnaissance, elles ont eu part, avec lui, à la diffusion de l’évangile comme il le rappelle dans le chapitre 16 de sa lettre aux Romains.

Nous avons largement montré ce que cette attitude avait de surprenant dans un contexte culturel sensiblement hostile à la femme. L’exégèse rabbinique, très souvent, la méprise et la cantonne aux tâches domestiques et familiales. Si on voit poindre une volonté d’émancipation dans la société romaine, celle-ci ne se fait pas sans tensions et sans dérives, en particulier dans l’accession des femmes aux cultes païens. A Ephèse, le grand temple d’Artémis comptait un nombre important de prêtresses et de prostituées sacrées, permettant ainsi à des femmes d’exister en dehors du cercle retreint de la famille et de jouer un rôle important dans la vie religieuse de l’Empire.

 

Toutefois, cette liberté que l’on découvre dans la jeune Eglise semble ne pas se vivre sans certaines tensions obligeant l’apôtre Paul à revenir à plusieurs reprises sur cette liberté nouvelle pour en rappeler les limites et peut-être aussi les dérives.

 

Trois textes font débat :

– L’attitude de la femme qui prie ou prophétise doit le faire avec, sur la tête, un signe de l’autorité dont elle dépend – 1 Corinthiens 11

– Marche arrière de l’apôtre qui semble en 1 Corinthiens 14, lui retirer la liberté de « parler » dans l’Eglise.

– Et enfin, dans la première lettre à Timothée, c’est l’enseignement qui lui est refusé.

 

Nous touchons ici à des textes éminemment sensibles, qui au cours de l’histoire ont suscité des débats passionnés et un nombre incroyable d’interprétations souvent contradictoires. Bon nombre de  commentateurs de l’Ecriture reconnaissent que l’on est devant les textes les plus difficiles du Nouveau Testament.

Qui sommes-nous pour oser les aborder ?

Ayons l’honnêteté et la modestie d’admettre que la lecture que nous allons en proposer ne peut donc qu’en être « une » parmi beaucoup d’autres.

Il est bien évident que ce qui va suivre ne peut être que l’avis de l’auteur de ces lignes et n’engager que lui et n’est donc que partiellement le reflet de notre Eglise ou de notre association d’Eglises.

Il est essentiel de rappeler que nous ne pourrons pas aborder ces textes sans les mettre en perspectives avec ce que nous vu de l’attitude de Jésus et de la situation nouvelle des jeunes Eglises.  Des communautés où esclaves et hommes libres se retrouvent autour de la même table, des Juifs et des païens partagent les mêmes repas et des hommes et des femmes prient et louent Dieu d’un commun accord. (Gal.3: 28)

 

Le temps va nous manquer pour entrer dans une exégèse détaillée de ces textes, nous nous limiterons à présenter les grandes lignes d’interprétations qui devraient nous aider à nous forger une conviction.

 

La femme dans la première lettre aux Corinthiens

 

La première lettre de Paul à la communauté de Corinthe s’inscrit dans un contexte difficile. Si l’apôtre reconnaît que cette Eglise est riche en dons spirituels, de graves lacunes l’obligent pourtant à mettre de l’ordre et rappeler la volonté du Seigneur pour ses enfants.

On peut d’ailleurs se poser la question de savoir si ces textes qui font débat auraient été rédigés si ces situations conflictuelles n’avaient pas existé.

Si cette lettre aborde des sujets qui concernent la vie chrétienne, plus fondamentalement encore elle pose la délicate question de l’enracinement du message chrétien dans une culture différente de celle où il a pris naissance, le passage de la culture judéo-palestinienne à celle du monde hellénistique.

 

L’Eglise de Corinthe est déchirée par des divisions, confrontée à la sagesse des hommes – et ici en l’occurrence la sagesse grecque – qui s’oppose à celle de Dieu, elle connaît de graves désordres moraux, il y a des procès entre frères, certains prônent un rejet du mariage, d’autres sont troublés par les viandes proposées sur les étales des bouchers qui pourraient provenir des temples païens et les agapes qui accompagnent le partage de la Cène conduisent à des débordements inqualifiables, certains sont ivres alors que d’autres ont faim ! Même l’affirmation de la résurrection du Christ semble être remise en question, ou du moins la résurrection individuelle du croyant au jour du Seigneur.

 

1 Corinthiens 11: 2-16 – toute femme qui prie ou qui prophétise …

Comment dans un tel contexte aborder notre section sur la prière et la prophétie ?

On n’est manifestement pas devant un enseignement apporté dans un environnement serein.

Si l’apôtre aborde cette question, c’est que très certainement la liberté de prier et de prophétiser que connaissent les sœurs à Corinthe a conduit à des excès qu’il faut corriger.

Si l’apôtre ne remet aucunement en question ce que nous pourrions appeler ce « droit » à la prière publique et à la prophétie, il juge pourtant qu’il doit s’exercer avec une réserve qui se manifestera pour les sœurs dans le port d’une « couverture de tête » et non d’un « voile » comme on l’a trop souvent traduit.

On a même l’impression que cette question de la prière et de la prophétie est seconde par rapport à celle de la tenue exigée pour ceux et celles qui prient ou prophétisent. Si les femmes doivent le faire tête couverte, les hommes, par contre, doivent le faire sans couverture de tête.

 

L’apôtre est certainement conscient d’aborder une exigence qui ne paraît peut-être pas naturelle pour les femmes corinthiennes.

La liberté nouvelle acquisse en Jésus-Christ permettrait-elle aux hommes comme aux femmes de se vêtir ou de se coiffer d’une manière qui soit en scandale dans l’Eglise ?

Comme l’apôtre semble avoir quelques difficultés à justifier ce rappel des convenances, il fait appel à des arguments tirés de l’Ecriture, qui sont d’ordre théologique, de l’ordre de la création et des justifications que l’on peut considérer comme culturelles.

 

2   Je vous félicite de vous souvenir de moi en toute occasion, et de conserver les traditions telles que je vous les ai transmises.

3   Je veux pourtant que vous sachiez ceci : le chef de tout homme, c’est le Christ; le chef de la femme, c’est l’homme, le chef du Christ, c’est Dieu.

4   Tout homme qui prie ou prophétise la tête couverte fait affront à son chef.

5   Mais toute femme qui prie ou prophétise tête nue fait affront à son chef; car c’est exactement comme si elle était rasée.

6   Si la femme ne porte pas de voile, qu’elle se fasse tondre! Mais si c’est une honte pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle porte un voile!

7   L’homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l’image et la gloire de Dieu; mais la femme est la gloire de l’homme.

8   Car ce n’est pas l’homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l’homme.

9   Et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme.

10  Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête une marque d’autorité, à cause des anges.

11  Pourtant, la femme est inséparable de l’homme et l’homme de la femme, devant le Seigneur.

12  Car si la femme a été tirée de l’homme, l’homme naît de la femme et tout vient de Dieu.

13  Jugez par vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée?

14  La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas qu’il est déshonorant pour l’homme de porter les cheveux longs?

15  Tandis que c’est une gloire pour la femme, car la chevelure lui a été donnée en guise de voile.

16  Et si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude et les Eglises de Dieu non plus.

 

Je vous félicite de vous souvenir de moi en toute occasion, et de conserver les traditions telles que je vous les ai transmises.

Je veux pourtant que vous sachiez ceci : le chef de tout homme, c’est le Christ; le chef de la femme, c’est l’homme, le chef du Christ, c’est Dieu.

 

Paul commence par féliciter les corinthiens de la manière dont ils restent fidèles aux traditions reçues. Mais il éprouve le besoin de leur rappeler une vérité qui lui semble essentielle et qu’ils auraient peut-être oubliée : il existe, dans le plan de Dieu pour sa création, une forme de structure hiérarchique. L’homme a au-dessus de lui une autorité dont il dépend qui est celle du Christ, la femme, celle de l’homme, mais le Christ lui-même est soumis à l’autorité de son Père. On n’est pas en présence d’une structure hiérarchique en forme d’échelle dont la femme serait l’élément inférieur : Dieu – Christ – homme – femme, mais bien plutôt dans le rappel que la relation homme/femme trouve son modèle dans la relation et la soumission du Christ à son Père. L’autorité de l’homme ne peut donc être abusive, même si elle l’a trop souvent été au cours de l’histoire.

On retrouve une argumentation semblable dans la lettre aux Ephésiens, ou la soumission de la femme est modérée par la soumission de l’homme au Christ, appelé à aimer sa femme comme le Christ a aimé l’Eglise.

L’argumentation de l’apôtre trouve sa justification dans le rapport d’autorité/ dépendance entre le Christ et son Père.

Cette autorité qui s’exprime dans la notion de « tête » ou de « chef » a été diversement interprétée. Sans entrer dans les détails de l’argumentation de l’apôtre, il est évident que pour lui hommes et femmes sont appelés à jouer des rôles spécifiques qui ne sont pas interchangeables. Il se méfie de la confusion des genres, même si pour nous ces distinctions sont aujourd’hui moins évidentes.

Dans une société qui voudrait nous dire que les différences entre hommes et femmes sont essentiellement physiques et biologiques et que les autres aspects psychologiques, intellectuels, relationnels … sont le fruit de l’éducation, de la société ambiante ou encore de l’environnement culturel, l’apôtre nous invite à respecter une différentiation qui nous semble toutefois difficile à définir, mais qu’il va tenter de justifier en faisant référence au chapitre 2 de la Genèse, où la création de l’homme précède celle de la femme, et où la femme lui est donnée comme « aide » et comme « vis-à-vis ».

Pour l’apôtre, cette différence relationnelle entre l’homme et la femme doit être visible dans la couverture de tête.

Nulle part le texte ne parle de « voile », mais d’un « quelque chose » sur la tête.

 

Si la femme ne porte pas de voile, qu’elle se fasse tondre! Mais si c’est une honte pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle porte un voile! (v.6)

Devrait être traduit par :

Si la femme n’est pas couverte, qu’elle se fasse tondre! Mais si c’est une honte pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle soit couverte!

 

Le débat reste entier pour savoir si l’invitation à être couverte concerne un vêtement, ou la seule chevelure comme semblerait l’indiquer le verset 15 :

… car la chevelure lui a été donnée en guise de voile.

Alors que kalumma désigne habituellement un voile, l’apôtre n’utilise pourtant pas ce terme.

Il semble bien que sa préoccupation première reste le souci du respect de l’ordre créationnel qui se manifeste aussi dans les pratiques vestimentaires.

Qu’il soit effectivement question de « voile » ou de coiffure, il y a des convenances à ne pas transgresser. Une coiffure efféminée pour un homme, faite de longs cheveux artificiellement bouclés étaient une caractéristique des homosexuels, les cheveux défaits et tombant sur les épaules, était la coiffure des femmes participants aux cultes païens, qui allaient même jusqu’à se tondre la tête.

Il est difficile de trancher la question. Notre connaissance des pratiques vestimentaires de cette époque reste fragmentaire.

Faire du voile une obligation permanente pour les sœurs, dans les assemblées de l’Eglise comme en dehors de celle-ci, comme cela a été le cas dans le passé, ne semble pas justifié par ce texte. Voile ou couverture de tête apparaissant lié à des convenances culturelles : « la nature ne vous enseigne-t-elle pas ? » (v.14)

 

1 Corinthiens 14: 34-35

 

Que les femmes se taisent dans les Assemblées : elles n’ont pas la permission de parler; elles doivent rester soumises, comme dit aussi la loi.

Si elles désirent s’instruire sur quelque détail, qu’elles interrogent leur mari à la maison. Il est inconvenant qu’une femme parle dans les assemblées.

 

Ce texte nous place devant une question difficile.

Ce que Paul avait largement autorisé dans le chapitre 11, le droit à la prière et la prophétie pour les sœurs et qui apparaît dans d’autres passages du Nouveau Testament comme une réalité vécue dans les premières communautés chrétiennes, serait-il remis en question ?

Comment lire cette invitation faite aux sœurs de « se taire », de ne pas « parler » mais de demeurer « soumises » et si elles veulent s’instruire de le faire auprès de leur mari à la maison ?

L’apôtre ferait-il marche arrière et retirerait-il aux sœurs ce qui était jusque là admis ?

 

Quatre grandes lignes d’interprétation ont été proposées pour concilier ces versets avec ceux qui permettent à la femme de prier et prophétiser.

 

L’interdit prend le pas sur l’accès à la prière publique.

 

Dans le chapitre 14 l’apôtre retire à la femme ce qu’il a autorisé trois chapitres plus tôt. Ne voulant pas choquer, il autorise, pour ensuite interdire : la femme gardera le silence dans l’Eglise. Seul le chant lui reste autorisé, parce qu’il est collectif … mais alors qu’en est-il d’une soliste. Prendrait-elle autorité sur les frères présents ?

La femme pourra exercer ses dons, mais en dehors de la sphère publique et certainement en dehors des rencontres mixtes …

Cette lecture a été dominante dans beaucoup d’Eglises au 19ème siècle et encore jusqu’il y a peu dans certaines. Il est intéressant de découvrir les critères d’interprétation utilisés par ces commentateurs. Les interdits de l’apôtre sont lus à travers le prisme culturel de l’époque.

Pourquoi donnerait-on aux sœurs la liberté de s’exprimer publiquement dans l’Eglise, puisque cette liberté n’existe de toute façon pas pour elles dans la vie publique ?

Au 19ème siècle les femmes qui tentaient d’accéder à des métiers d’hommes, comme médecin, avocat, professeur … étaient mal considérées, elles sortaient de leur cadre de vie. Une démarche qui suscitait opprobre et mépris !

L’exégèse de ces textes était donc calquée sur la culture environnante, une société ou les sphères d’activités masculines et féminines étaient clairement cloisonnées. Ce qui se vit dans la société est reproduit dans l’Eglise.

Les tensions vont apparaître lorsque la société évoluant l’Eglise reste fidèle à sa lecture première et se retrouve en complet décalage avec la pensée ambiante

Mais peut-on dire aussi que cette lecture restrictive pose une question de méthode exégétique. En bonne exégèse, les passages obscurs sont toujours expliqués à la lumière des passages clairs. Dans le cas présent, ce sont les textes difficiles qui s’imposent et limitent les textes plus clairs.

Nous le verrons plus loin. Peut-on fonder un interdit sur un seul verset « je ne permets pas à la femme d’enseigner » ?

 

Le texte de 1 Corinthiens 11 concernerait des rencontres privées, alors que 1 Corinthiens 14 concerne les rencontres plénières de l’Eglise.

 

Un argument difficilement défendable même s’il a le mérite d’expliquer l’interdit de Corinthiens 14. Les rencontres de l’Eglise étaient des assemblées de maison, le nombre de participants ferait-il une différence ? Serait-on dans une rencontre où les sœurs sont seules présentes, mais alors pourquoi une allusion à la tête non couverte des hommes ? Pourquoi devraient-elles se couvrir s’il n’y pas d’hommes présents ?

 

On serait en présence de versets ajoutés par un copiste du 2ème ou du 3ème

 

Cette lecture qui pourrait éliminer la tension entre ces deux passages ne se trouve pas confirmée par l’examen des manuscrits les plus anciens en notre possession. Ces versets font bien partie du corpus de la lettre aux corinthiens.

 

L’invitation à se taire ou à ne pas parler ne vient pas limiter le doit à la prière et à la prophétie pour les sœurs, mais vise autre chose L’apôtre ferait allusion à une prise de parole qui ne peut venir contredire ce qu’il a autorisé un peu plus tôt.  .

 

Ce chapitre 14 des Corinthiens aborde la question de l’exercice public de la prophétie et du parler en langues. A deux reprises, l’apôtre demande à certains, dans l’Eglise, de se taire.

A la lecture de ces versets, on a l’impression que les rencontres publiques à Corinthe se déroulaient dans un joyeux désordre comme le sous-entend les recommandations de l’apôtre :

A propos du parler en langues : « S’il n’y a pas d’interprète, qu’on se taise dans l’Eglise et qu’on parle à soi-même et à Dieu » (v.28) et un plus loin :

Quant aux prophéties, que deux ou trois prennent la parole et que les autres jugent.  Si un assistant reçoit une révélation, celui qui parle doit se taire.

Vous pouvez tous prophétiser, mais chacun à son tour, pour que tout le monde soit instruit et encouragé. (v.29-31)

Ordre et bienséance sont des  préoccupations de l’apôtre. L’Eglise ne peut pas prêter le flan à la critique : « Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix » (v.33) et « Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (v.40) Elle n’est pas le lieu de débordements qui pourraient la discrédité, débordements qui semblaient fréquents dans d’autres cultes où les services se transformaient en orgies et débauches …  dérives que l’on voit poindre lors des agapes où se partage la Cène en Corinthiens 11 … « certains sont ivres … »

On sent très bien que c’est le souci de l’ordre qui préoccupe l’apôtre.

Ce contexte particulier nous donnerait-il une clé de lecture de ces interdits adressés tout particulièrement aux sœurs ?

 

Nous sommes à un moment de l’histoire de l’Eglise où la transmission de la foi est essentiellement orale. Les Evangiles ne sont pas encore rédigés, quelques lettres de Paul circulent … dans un tel contexte le risque de déviations doctrinales est considérable.

L’apôtre demande d’ailleurs que les prophéties soient jugées par l’assistance.

Mais on imagine que ce jugement est la responsabilité de frères suffisamment solides dans la foi pour être capables de discerner les erreurs possibles.

Qui est capable d’exercer ce jugement ?

Probablement pas les sœurs qui n’ont qu’une culture biblique limitée et surtout qui pourraient prendre prétexte de la liberté nouvelle qui leur est donnée pour promouvoir des interprétations erronées.

N’oublions pas la place et la liberté qu’elles avaient découvertes dans les cultes païens. Le danger est donc réel de transposer dans l’Eglise ce qui se passe dans un autre contexte.

L’invitation qui leur est faite de s’instruire dans un cercle plus privé, et en particulier dans le cadre familial, apparaît alors comme une sage mesure.

Ce cadre permet un questionnement plus profitable que dans une grande assemblée.

Peut-on donc dire que ce texte ne leur retire pas le droit à la prière et à la prophétie, du moment que cette dernière soit soumise au jugement de frères compétents ?

L’apôtre associe au silence un appel à la soumission :

Elles doivent rester soumises, comme dit aussi la loi.

« Rester soumis », signifie une écoute attentive et respectueuse de celui qui parle, prie ou prophétise. La référence à la loi ne peut pas être la Thora, nulle part l’AT n’interdit à la femme de parler en public. Il nous faut chercher la réponse ailleurs, très probablement dans la loi générale de l’époque, juive ou grecque, qui exigeait le silence pour les femmes dans les réunions publiques.

 

Encore un détail significatif :

Paul conclut son développement en disant que parler dans l’Eglise est « inconvenant » pour une femme : Il est inconvenant qu’une femme parle dans les Assemblées, En disant cela, l’apôtre introduit dans son argumentation un élément purement culturel.

Ce qui est inconvenant dans une société peut ne pas l’être dans une autre.

Aujourd’hui, dans notre culture occidentale, peut-on dire qu’il est inconvenant  pour une femme de parler en public ? Qui pourrait dire cela ?

 

1 Timothée 2: 14: 34-35

 

1   Je recommande donc, avant tout, que l’on fasse des demandes, des prières, des supplications, des actions de grâce, pour tous les hommes […]

8  Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, levant vers le ciel des mains saintes, sans colère ni dispute.

9   Quant aux femmes, qu’elles aient une tenue décente, qu’elles se parent avec pudeur et modestie : ni tresses ni bijoux d’or ou perles ou toilettes somptueuses,

10  mais qu’elles se parent au contraire de bonnes oeuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de piété.

11  Pendant l’instruction la femme doit garder le silence, en toute soumission.

12  Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de dominer l’homme. Qu’elle se tienne donc en silence.

13  C’est Adam, en effet, qui fut formé le premier. Eve ensuite.

14  Et ce n’est pas Adam qui fut séduit, mais c’est la femme qui, séduite, tomba dans la transgression.

15  Cependant elle sera sauvée par sa maternité, à condition de persévérer dans la foi, l’amour et la sainteté, avec modestie.

 

Nous ne nous arrêterons que brièvement sur les différentes questions soulevées par ces versets dont la difficulté n’est pas à démontrer.

Notre question se portera essentiellement sur l’interdit de l’enseignement exigé pour les sœurs.  : Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de dominer l’homme.

Sommes-nous en présence d’un interdit temporaire ou d’une loi valable pour toutes les époques et toutes les cultures ?

 

Pour plusieurs commentateurs, le contexte des lettres adressées à Timothée et Tite semble proche de celui de la lettre aux Corinthiens. Nous serions en présence, ici aussi, d’une Eglise en crise.

Paul s’adresse à Timothée qui est resté à Ephèse pour lutter contre les faux docteurs (1 Tim 1:3-4). Peut-on dire que ce motif est à l’origine de ces lettres et en constitue le but ?

Le temps nous manque pour développer cette argumentation, mais cela pourrait éclairer notre texte.

Comme nous l’avons dit dans notre approche de 1 Cor 14, le danger est réel de voir tout le travail de l’apôtre réduit à rien. Ce qu’il avait annoncé à Milet, en faisant ses adieux aux anciens d’Ephèse se serait-il réalisé ? : « je sais bien qu’après mon départ s’introduiront parmi vous des loups féroces qui n’épargneront pas le troupeau, de vos rangs surgiront des hommes aux paroles perverses qui entraîneront les disciples à leur suite. » (Ac.20:29-30)

Manifestement ces faux docteurs sont issus de l’Eglise et semblent avoir une grande influence sur certaines  femmes (2Tm.3:6-7), peut-être de jeunes veuves (1Tm.5:11-15 – 2 Tm.3:6-7). Ces faux enseignements auxquels elles adhèrent, elles le propagent en allant de maison en maison (1Tm.4:7 – 5:13)  où elles parlent « à tort et à travers » qui pourrait se traduire par « dire des absurdités » (phluaroi).

On peut aussi voir un autre lien entre ces femmes et une forme d’hérésie qui ferait d’Eve une sorte de médiatrice, occupant une place particulière dans la révélation, étant la première à avoir mangé le fruit défendu, considéré comme celui de la connaissance – un courant gnostique issu d’un judaïsme dissident.

Le Temple d’Artémis à Ephèse comptant un grand nombre de prêtresses, on peut imaginer qu’il existait un « féminisme » religieux qui pouvait exercer une grande influence sur ces femmes instables.

 

Après avoir rappelé les exigences de la prière, dans ses formes mais aussi dans les conditions de cœur « des mains saintes, sans colère ni dispute »que l’apôtre inscrit dans un ordre, « je veux donc », il s’adresse aux sœurs dans un long développement.

Elles aussi peuvent participer à la prière publique, mais dans une décence et une pudeur qui ne soit pas occasion de scandale.

L’Eglise n’est pas le lieu d’exhiber une opulence vestimentaire qui ferait outrage aux gens de modeste condition et même aux esclaves qui en sont membres, ou plus grave encore, qui serait imitation des prostituées sacrées qui se faisaient remarquer par l’opulence de leurs coiffures, de leurs vêtements et de leurs bijoux.

Plutôt que d’exister dans le « paraître », c’est au cœur qu’il faut regarder.

 

Pendant l’instruction la femme doit garder le silence, en toute soumission.

 

Pendant l’instruction – que l’on devrait traduire par : que la femme se laisse instruire, indique que la femme est aussi destinataire de l’instruction. Lorsqu’on sait que dans la communauté juive seuls les garçons étaient instruits, Paul insiste ici pour que l’enseignement soit aussi dispensé aux sœurs. Elles aussi ont besoin d’apprendre pour grandir dans la foi et, sous-entendu, être capables de discerner un enseignement orthodoxe de celui des faux docteurs.

Garder le silence en toute soumission : hèsuchia qui a donné en français –hésychiasme – traduit ici par silence – exprime plutôt la tranquillité qui permet une écoute attentive.

En pasè hupotagè – en toute soumission – comme nous l’avons indiqué plus haut,  signifie une écoute respectueuse de celui qui parle.

Cela peut signifier, sans interventions intempestives, sans questionnements qui pourraient distraire l’assemblée, ou donner l’impression d’en savoir plus que l’orateur. Danger réel pour des personnes sous influence !

 

 Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni (oudè) de dominer l’homme. Qu’elle se tienne donc en silence. (Qu’elle se tienne dans la tranquillité)

 

Nous touchons au cœur de notre texte : l’interdit de l’enseignement.

 

Ce verset ne nous dit pas qu’enseigner c’est prendre autorité sur l’homme, il ne dit pas : Je ne permets pas à la femme d’enseigner en prenant autorité sur l’homme.   Mais nous présente deux attitudes que l’apôtre juge contraires au bon ordre dans l’Eglise : enseigner et prendre autorité.

De quel enseignement s’agit-il ?

Certains ont proposé que ce soit l’enseignement des faux docteurs que certaines femmes essaieraient de transmettre à l’assemblée.

Cela nous semble un peu court et surtout pourquoi l’apôtre ne le mentionne t-il pas clairement.

L’enseignement ne peut être ici que la transmission des grandes vérités de la foi.

Un enseignement qui ne peut être dispensé que par des personnes capables, comme devront l’être les anciens « capables d’enseigner » (2:2) des personnes « fermement attachées à la parole … capables d’exhorter dans la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs » (Tite 1:9)

On comprend dans ce contexte que les femmes ne soient pas capables de respecter ces conditions.

Les risques sont trop grands de permettre que soit apporté un enseignement par des personnes insuffisamment formées ou trop facilement influençables.

On peut supposer que dans un autre contexte, la remarque de l’apôtre aurait été différente, puisque Priscille a bien enseigné Appolos.

Peut-on dire que cet interdit s’inscrit dans un environnement bien particulier qui ne peut être transposé tel quel à notre époque ?

Aujourd’hui, la révélation biblique est achevée. Il est donc plus facile de discerner un enseignement hétérodoxe. Les sœurs ont le même accès à l’enseignement que les frères, elles ne sont plus dans ce rôle « mineur » qui prévalait à l’époque de l’apôtre.

 

A l’interdiction d’enseigner l’apôtre ajoute un autre élément : dominer l’homme – littéralement : « prendre autorité sur un homme »

Ce qui est surprenant c’est que l’apôtre utilise ici un terme rare authentein, alors qu’habituellement c’est le mot exousia qui est utilisé pour parler d’une autorité.

Ce mot possède plusieurs sens, mais habituellement recouvre l’idée d’une autorité abusive, excessive, ou encore l’autorité d’un maître qui exerce une véritable puissance sur ceux qui le suivent, mais avec une connotation péjorative.

Comment le comprendre ici ? On serait en présence d’une autorité abusive, une autorité illégitime qui cherche à s’imposer aux frères capables qui apportent l’enseignement. L’attitude de quelqu’un qui se met au dessus des lois et considère que l’enseignement reçu ne le concerne pas. D’où le rappel d’une écoute dans la tranquillité.

On sent le danger que représente ces femmes qui sont sous l’influence d’un enseignement déviant et qui en prennent orgueil pour se considérer comme plus sages et plus instruites. L’avertissement de l’apôtre prend ici toute sa force.

 

Paul appuiera son interdit en l’illustrant par l’exemple d’Eve, qui est sortie de sa condition et a entraîné l’homme dans la désobéissance.

On peut comprendre cette allusion de deux manières :

La femme ne peut enseigner à cause de la désobéissance d’Eve. Sa « fragilité » face à une séduction doctrinale déviante, lui fermerait l’accès à l’enseignement.

Soit on comprend cette allusion à Eve, comme un exemple : voilà à quoi conduit une attitude d’indépendance, de refus de recevoir l’enseignement dans une attitude d’écoute positive : regardez à quoi cela a conduit Eve ?

 

Et conclut :

Cependant elle sera sauvée par sa maternité, à condition de persévérer dans la foi, l’amour et la sainteté, avec modestie.

 

De quel salut s’agit-il ici ? Cela ne peut être le salut au sens habituel ou nous l’entendons, le pardon des péchés et l’accès à la vie éternelle.

On n’y accède pas par la maternité !

La difficulté vient de ce que « sauvée » est au singulier et « persévèrent » au pluriel.

Si nous restons dans notre grille de lecture de ces versets, l’apôtre inviterait ces femmes qui se sont laissées séduire par ces faux docteurs, à revenir à leur cadre de vie, la famille, le foyer, le cercle familial et ainsi se prémunir de ces faux enseignements. Elles seraient alors sauvées si elles revenaient à la modestie de leur condition.

Cette lecture ne nous semble pourtant pas décisive.

Est-ce la femme qui est sauvée, est-ce Eve ?

Difficile de trancher. Paul ferait-il référence à Genèse 3:15 où il est question de la descendance de la femme qui écrasera le « serpent » ? Le verbe au futur « elle sera sauvée » peut faire penser à cette promesse réalisée à travers Marie.

Si Eve ici est un type « négatif » tout comme Adam en Romains 5, elle est aussi  une préfiguration de Marie qui par son obéissance participera à l’oeuvre du salut.

Le temps nous manque pour aller plus loin dans ces versets particulièrement difficiles et qui ont suscité un nombre incroyable d’interprétations.

 

En guise de conclusion

 

Nous pensons avoir ouvert quelques pistes de lecture de ces passages.

 

L’apôtre est sensible au respect de la différentiation entre hommes et femmes.

La confusion des sexes n’est pas l’intention créationnelle.  Hommes et femmes sont appelés à jouer des rôles bien spécifiques qu’il serait important de définir dans une société qui tente de gommer les différences en faisant la part de ce qui est dévolu à chaque sexe et ce qui est lié au contexte culturel, social, éducatif ….

Comment aujourd’hui, dans une société égalitaire, se marquent les différences entre hommes et femmes ?

Les positions deviennent de plus en plus interchangeables, qu’est-ce qui est spécifiquement féminin ou masculin ?

La seule réponse a bien souvent été pour la femme, la sphère privée, pour l’homme, la sphère publique.

Dans notre culture les tâches assignées aux femmes et aux hommes ne sont plus aussi clairement définies. Si ce sont encore les femmes qui mettent les enfants au monde, les responsabilités de l’éducation sont assumées par les deux parents, certains maris prenant un congé parental pour permettre à leur épouse de continuer à travailler. Même au  niveau professionnel, les critères de « force » qui faisaient de certains métiers, des activités spécifiquement masculines ne sont plus aussi pertinents.

Nous croyons que si nous voulons rester fidèles à l’évangile cette question n’est pas anodine. La théorie du genre que prône notre société mériterait de la part des chrétiens une réponse cohérente.

 

L’apôtre est tout aussi sensible au respect des convenances.

Si l’évangile offre des libertés nouvelles, en particulier dans l’accession des femmes à des engagements concrets dans l’Eglise, cela ne peut se faire sans porter atteinte au bon témoignage

Ce qui était vrai à l’époque de l’apôtre l’est-il encore aujourd’hui ? Une femme qui prend la parole en public ne commet plus, aujourd’hui un acte honteux et répréhensible et on pourrait citer bien d’autres situations où la notion de convenance a totalement évolué. Mais l’invitation à rester dans les limites de la décence, de la pudeur et le désir de rendre un témoignage qui honore le Seigneur demeure entière.

 

Il nous semble qu’une bonne part des interdits que semblaient apporter ces textes sont levés.

La femme peut accéder à la prière et à la prophétie (1 Cor 11)

Qu’en est-il de son accès à la prédication et l’enseignement public ?

Notons que la prédication comme nous la connaissons aujourd’hui semble absente du Nouveau testament. On trouvait alors dans les rencontres quatre types de paroles différentes : l’enseignement, l’exhortation (une parole de consolation), le témoignage et la prophétie.

Peut-on dire qu’aujourd’hui nos prédications reprennent un peu ces différents aspects ?

Dans les premières communautés, la prédication ex cathedra n’existait pas. Les quelques témoignages rapportés par les Actes et les épîtres nous donnent l’image de communautés aux formes libres et participatives. Les premières communautés sont des Eglises de maison. Il faudra attendre plusieurs dizaines d’années pour voir apparaître des lieux de cultes spécifiques avec une table de communion, une « chair de vérité », des bancs pour les fidèles …

 

Que faut-il entendre par « enseignement » ?

Une prière, une prophétie et même un témoignage ne peuvent-ils pas comporter une part d’enseignement ? Enseigner des enfants dans une classe d’école du dimanche serait-il un enseignement de second ordre ?

La présidence d’un culte ne contient-elle aucune forme d’enseignement et peut être encore plus, une forme de prise d’autorité sur l’Assemblée ?

En ce qui concerne l’enseignement  proprement dit, nous sommes dans un autre contexte culturel et intellectuel que dans la première génération chrétienne. La révélation est achevée et celui qui enseigne n’est bien souvent que l’interprète ou le répétiteur d’enseignements apportés par d’autres avant lui. Cela n’exclut pas le risque d’erreurs, voir d’hérésies, mais cela porte autant sur les hommes que sur les femmes qui enseignent. Dire que la femme serait plus facilement séduite ou influençable nous semble totalement infondé. C’est en tout cas un argument que l’on ne peut invoquer pour lui fermer l’accès à l’enseignement.

La question reste aussi de savoir où est la première autorité dans l’Eglise.

Est-ce celle de celui qui enseigne ou la Parole de Dieu elle-même. L’autorité de celui qui enseigne peut alors être contestée sur le critère de l’Ecriture.

 

Que dire alors de l’anciennat ?

 

Question éminemment sensible, qui pour moi reste ouverte …

Ce qui suit n’est donc pas une « affirmation » mais un questionnement personnel qui reste ouvert sur ce point

Dans le cadre d’une autorité exercée collégialement, les sœurs peuvent-elles être intégrées à la conduite de la communauté ?

 

Si les épîtres ne mentionnent pas clairement des femmes « anciens » pouvons-nous en conclure qu’elles étaient exclues de toutes responsabilités dans les jeunes communautés ? La référence à Phoebé en Rom 16 pose question. Elle est diakonos et « protectrice » de l’Eglise  – prostatis qui dérive du verne prostèmi  qui dans tous ses usages signifie « présider » Rom12:8 : « que celui qui préside le fasse avec zèle »

Qui est cette femme qui semble « présider » l’Eglise de Cenchrées ?

 

L’exclusion des sœurs de l’anciennat serait-il lié à la notion de tête ou de chef dont nous parle le chapitre 14 des Corinthiens ?

Nous croyons avoir montré que le seul passage où il est question d’autorité que la femme prendrait « sur l »homme » peut être compris comme une autorité abusive exercée par des femmes qui contestaient l’enseignement reçu dans l’Eglise.

 

Si un collège peut fonctionner sans qu’il y ait prééminence d’un membre sur les autres, ou d’un groupe sur l’autre, on peut se poser la question de savoir en quoi la présence d’une sœur déforcerait le groupe. Bien au contraire, sa présence pourrait intégrer dans les réflexions et les décisions prises collégialement un regard et une sensibilité qui peut manquer à des frères.

Si le collège est appelé à exercer son autorité, celle-ci est collégiale et le fruit d’un échange, d’un partage et d’une conviction. Cette autorité n’est pas celle d’un seul ou d’une seule, mais celle de l’ensemble du groupe.

 

En disant cela, je suis conscient de présenter une situation idéale.

Les « prises de pouvoir » existent aussi dans l’Eglise et un collège d’anciens qui n’est plus à l’écoute des frères et des sœurs prend le risque d’imposer ses décisions avec autoritarisme.

On connaît aussi ce pouvoir de l’ombre bien plus difficile à contrôler lorsque les anciens, avant de prendre une décision, en réfèrent à leur épouse …

 

La question reste ouverte.

Peut-on toutefois dire que dans certain cas, en particulier lorsqu’il s’agit de questions de discipline, cette parole d’autorité devra être laissée à un frère si nous voulons rester fidèles à la pensée de l’apôtre où l’homme est appelé à un rôle de « tête » ou de « chef » ?

 

Note finale (?)

 

Nous sommes arrivés au terme de notre survol d’un sujet qui reste encore sensible pour plusieurs.

C’est avec beaucoup de modestie que nous avons étudié cette question.

Loin de nous de vouloir imposer une grille de lecture et une seule.

Nous restons à l’écoute d’autres approches mais nous croyons fondamentalement que ce sujet ne mérite pas les conflits, les tensions et les divisions qu’il a pu susciter au cours de l’histoire.

Nous ne touchons pas ici aux vérités fondamentales de la foi, nous sommes en présence de questions que l’on peut qualifier de secondaires même si elles semblent essentielles à certains.

 

Que le Seigneur nous soit en aide pour que son Eglise soit et reste un lieu de foi, d’accueil, d’écoute, de partage et d’amour fraternel pour la seule gloire de son Nom.

 

 Lire le texte de l’exposé de la rencontre du 14/01/2014 (Approche socio-historique)

 

Notes bibliographiques

 

ANDRE Viviane – L’herméneutique féministe

Fac réflexion n°48 – 1999/3

BLANDENIER  Jacques – L’attitude libératrice de Jésus –

In : Les Cahiers de Lavigny 80

BUCHOLD Jacques – Les stratégies herméneutiques – 1 Cor 14 – 1 Tm 2

Fac réflexion n°49 – 1999/4

DANET Anne Laure – 1 Timothée 2:8-15 et le ministère pastoral féminin

Hokhma – n°44 – 1990

DE CONINCK Frédéric – A propos du ministère féminin

Hokhma – n°44 – 1990

DUBUIS Paul – Lydie … un ministère féminin reconnu –

In : Les Cahiers de Lavigny 80

FATH Sébastien – La prédication  féminine en protestantisme évangélique

Hokhma – n°74 – 2000

FEE D Gordon – L’organisation de l’Eglise dans les épîtres pastorales

Hokhma – n°36 – 1987

HOURIET Jean Marc – Féminisme et christianisme –

In : Les Cahiers de Lavigny 80

KUEN Alfred – La femme dans l’Eglise –

Editions Emmaüs – Saint Légier 1994

LUTHY  Marc – Dieu les créa homme et femme –

In : Les Cahiers de Lavigny 80

SAOUD Marie Claude – rôle et responsabilité des femmes dans le NT

Fac réflexion n°49 – 1999/4

VILAIN Claude – Etude exégétique de trois textes pauliniens sur la place de la femme dans l’Eglise – mémoire présenté en vue de l’obtention de la maîtrise en théologie – Vaux sur Seine – avril 1974

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